Nous avons interrogé Sylvie sur son parcours yogique et sur la perception de son expérience de formation, à titre d’apprentie au programme de mentorat depuis septembre.
« Avant de connaitre le yoga Iyengar, j’ai bien sûr pratiqué d’autres types de yoga, mais davantage en papillonnant, jamais de façon aussi suivie que maintenant. Puis au travail, deux collègues m’ont aiguillée vers le yoga Iyengar, en insistant sur ses qualités de rigueur et de précision, des caractéristiques qui m’attiraient.
Je me suis donc inscrite à M Yoga de Québec mais, en cours de route, j’ai été mutée à Rimouski. Là-bas, j’ai poursuivi mon apprentissage en salle avec Jacqueline Dumas, professeur de yoga Iyengar dans la région. Puis la pandémie est survenue et c’est là que le vrai déclic s’est produit. En effet, comme ma situation professionnelle m’avait isolée des miens, j’ai intensifié ma pratique par Zoom avec Louis et Jacqueline au point d’en arriver à instaurer une discipline quotidienne. Le yoga Iyengar est alors devenu très important dans ma vie. Et mon désir d’en approfondir certaines facettes telles que la philosophie s’est accru.
Cette année, comme je joins la cohorte en marche, nous étudions justement la philosophie du yoga que je trouve passionnante. Compte tenu de mon métier qui allie aide et enseignement, je me sens particulièrement interpelée par certains aspects de la philosophie du yoga, dont je vise à transposer les principes dans mon quotidien et ma pratique professionnelle. En effet, ces enseignements nous amènent à composer avec les émotions, à travailler sans attendre le fruit des résultats, à persévérer, à pratiquer avec détachement.
Dans la transmission du yoga, un de mes défis consiste à me défaire de mes habitudes d’élaborer en expliquant. Je dois viser l’essentiel, parvenir à fournir des explications simples et précises. C’est tout un enjeu d’examiner les élèves pour tenter de comprendre, en fonction de leurs prises de postures, quelles pourraient être les explications d’ajustements qui les aideraient à bien se déposer dans leurs asanas. De plus, du fait que le professeur est placé en face de ses élèves, l’effet miroir exige une certaine gymnastique mentale.
Il m’arrive de vivre des moments de doute, de me demander si j’ai les aptitudes pour enseigner le yoga Iyengar, si je parviendrai à dégager ma couleur, à bien répondre aux besoins des élèves. Dans ces traversées du désert, Louis est là, avec sa confiance de fond. Il croit au processus, il me pousse à oser, il m’offre des occasions d’essayer, il me donne des possibilités d’apprentissage, il m’encourage à persévérer. Et les élèves m’acceptent avec patience et bienveillance. Sans compter le soutien chaleureux et compatissant de mes collègues au programme de mentorat, Geneviève et Moses.
La communauté Iyengar de Québec est véritablement une communauté de personnes aimables, tellement agréables à côtoyer ! »